Pause
2023
Vue de l'exposition "Au plus près de ma nature..." à Caza d'Oro, Le Mas d'Azil
Impression de 27 photos sur dibond 30x30 cm, 20 plaques en laiton gravé 10 x 2,5 cm
La marche va de pair avec la pause. Inciter à marcher, c’est aussi donner la possibilité de s’arrêter.
Au cours de mes flâneries dans les ruelles du Mas d’Azil, j’ai remarqué, comme une occurrence, la présence de bancs privés dans l’espace public. J’ai alors commencé par faire le portrait de ces bancs et pour me rapprocher de leur mémoire, j’ai demandé aux propriétaires de me raconter les histoires particulières de chacun d’entre eux.
J’ai fait inscrire ces histoires sur des plaques en laiton, présentes dans l’exposition. À la fin de l’exposition, chaque plaque rejoindra son banc pour raconter son histoire aux passants.
Telle une sociologue, je me suis intéressée à un sujet qui pourrait paraître assez banal, mais ce n’est le cas qu’en apparence. Les raisons pour lesquelles on installe un banc devant chez soi sont différentes : pour s’asseoir et permettre aux autres d’y prendre place également; pour lire, écrire, tricoter; pour prendre le soleil; pour discuter avec les voisins ou les passants.
Ce qui revient souvent, c’est la nostalgie des temps anciens où toutes les familles se retrouvaient dans la rue, sur des bancs pour discuter et échanger dans un esprit de convivialité.
Je vois dans ce phénomène de banc privé dans l’espace public comme une tentative de se rapprocher de l’Autre et par ricochet de renouer avec nous-mêmes. Renouer avec notre nature profonde, car l’être humain est, de par son essence, un être sociable. Nous pouvons, à juste titre, attribuer au banc cette fonction « ancestrale » de lien-liant entre les humains.