Dans Mapscapes, peintures et dessins au graphite, chaque voix, chaque récit, chaque souvenir devient la maille d’un tissu collectif. L’accumulation de mémoire ou son effacement crée l’image finale.
L’exploration des images satellites à l’échelle d’un pays, d’une ville ou d’une rue me permet d’aller au-delà des limites du curseur graphique et de m’approprier ces espaces au travers de la représentation numérique.
Je suis parvenue à ce processus en me demandant si la perspective était le moyen le plus sûr d'aborder le territoire. Dès que l'on quitte les idées reçues, on se rend compte à quel point il est dans l'art, mais aussi dans notre existence quotidienne une chose essentiellement construite et analysée à partir de nos conventions sociales. En russe on appelle les rues des perspectives. La rue contraint à regarder dans un sens donné, elle impose un point de vue. S'éloigner de ce point de vue unique permet de se placer à un autre niveau d’interprétation et d’appréhender l’espace dans sa globalité sans hiérarchisation aucune.